Depuis janvier 2024, les transactions immobilières en France ont reculé de 15 % par rapport à la même période l’an passé, selon les chiffres du Conseil supérieur du notariat. Les taux d’emprunt, après avoir atteint un sommet en fin d’année 2023, amorcent une légère décrue, mais restent nettement supérieurs à ceux de la décennie précédente.
Les dernières projections tablent sur une stabilisation des prix dans plusieurs grandes villes, tandis que certaines zones rurales enregistrent encore des hausses inattendues. Les ajustements des politiques monétaires européennes et les incertitudes économiques compliquent toute anticipation sur le retour d’une croissance franche du secteur.
Plan de l'article
Où en est le marché immobilier français à l’approche de 2025 ?
L’année 2024 n’aura pas offert de répit au marché immobilier français. Les transactions immobilières sont en nette baisse : l’activité ralentit, vendeurs comme acheteurs se font plus rares. Les chiffres de l’indice notaires Insee parlent d’eux-mêmes : le marché immobilier ancien recule, et même Paris, longtemps symbole de résilience, voit ses prix glisser sous leur sommet de 2021. Bordeaux et Lyon limitent la casse, mais n’échappent pas totalement à la baisse.
Dans les grandes agglomérations, les prix logements France semblent avoir trouvé un point d’équilibre, sans pour autant entraîner d’effondrement. Pourtant, la tension reste palpable dans beaucoup de zones tendues ou de villes moyennes, où la demande persiste malgré tout. Sur l’ensemble du pays, le prix moyen dans l’ancien recule à peine. Pendant ce temps, résidences secondaires et marchés du littoral font figure d’exception, portés par des acquéreurs moins dépendants du crédit immobilier, souvent plus fortunés.
Impossible d’ignorer le poids des taux. Après leur envolée, le taux moyen du crédit immobilier se stabilise aux alentours de 4 %. Pour de nombreux ménages, ce niveau élevé ferme la porte de l’accession. Les taux immobiliers et la prudence des banques assèchent la dynamique des achats immobiliers, même si la demande de logements ne s’est pas effondrée.
À l’aube de 2025, le paysage immobilier français affiche de grandes différences selon les territoires. Voici comment se dessine cette mosaïque :
- Grandes villes sous pression, mais pas de chute brutale
- Villes moyennes et campagnes où les écarts se creusent
- Marché ancien suspendu à la prochaine évolution des taux crédit immobilier
Résultat : le secteur oscille entre attente et résistance. Les professionnels guettent le moindre signe de redémarrage.
Les facteurs clés qui dessinent l’évolution du secteur
La trajectoire du marché immobilier se joue d’abord à l’échelle européenne. La politique monétaire de la banque centrale européenne a relevé les taux directeurs depuis deux ans, rendant l’accès au crédit immobilier nettement plus compliqué. Un assouplissement à court terme pourrait relancer la machine, mais pour l’heure, la prudence domine. L’inflation ne relâche pas la pression, et les banques françaises restent sur leurs gardes.
Un autre virage s’impose : la réglementation énergétique change la donne pour les propriétaires. Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu incontournable. Les passoires thermiques voient leur valeur baisser, tandis que les logements rénovés se démarquent. Les investisseurs revoient leur stratégie, pris entre les exigences environnementales et les coûts de travaux.
La fiscalité et les aides publiques influencent aussi les choix. Le prêt à taux zéro (PTZ) se recentre, certains dispositifs de défiscalisation s’effacent, et les aides à la rénovation évoluent. Ces évolutions modifient la rentabilité de l’investissement locatif et la vitalité du marché immobilier neuf.
Pour mieux comprendre comment le marché se fragmente aujourd’hui, voici quelques illustrations concrètes :
- Immobilier de prestige et immobilier commercial poursuivent leur propre trajectoire, souvent déconnectée de celle du logement classique,
- Le viager séduit de nouveaux profils, attirés par la régularité des revenus et la sécurité.
Face aux turbulences, une nouvelle réalité s’est installée : les acteurs du secteur avancent désormais avec souplesse, prêts à s’adapter à chaque tournant.
Reprise ou stagnation : quelles dynamiques pour 2026 ?
L’horizon 2026 s’annonce incertain pour le marché immobilier français. Les signaux sont hésitants : d’un côté, quelques prémices de rebond ; de l’autre, le spectre d’une stagnation prolongée. Paris, Lyon, Bordeaux… les métropoles ne se ressemblent plus. Les disparités régionales s’accentuent, chaque territoire imprime son rythme.
Le maintien, ou non, des aides publiques comme le prêt à taux zéro et les soutiens à la rénovation joue un rôle clé dans la capacité des ménages à réaliser leur projet d’achat. Le crédit immobilier reste difficile à décrocher, la prudence des banques ralentit la reprise, en particulier hors des grandes villes. Pourtant, certains territoires, villes moyennes, couronnes périurbaines, font preuve d’une résistance inattendue, portés par une demande de logements moins spéculative et plus ancrée dans la réalité.
En observant les dynamiques des principaux marchés, on constate :
- À Paris, les prix des appartements demeurent en dessous du pic précédent, l’ajustement se poursuit sans brutalité.
- À Lyon et Bordeaux, le marché ancien avance à petits pas, freiné par la baisse du pouvoir d’achat et la distance entre les attentes des vendeurs et celles des acheteurs.
- Dans plusieurs régions, les prix reculent, mais les transactions immobilières reprennent doucement de la vigueur.
Les projections pour 2026 dessinent un marché à deux vitesses : tension dans les pôles attractifs, stagnation ou correction ailleurs. Les perspectives ne se résument plus à une seule courbe, elles se déclinent selon la capacité des acteurs à naviguer entre réformes et réalités locales.
Que retenir pour bien décider en tant qu’acquéreur, vendeur ou investisseur ?
Le marché immobilier ne se lit plus à travers une unique grille, et chaque acteur doit affiner sa stratégie. Les professionnels, réseaux nationaux comme CAFPI, SeLoger, Meilleurs Agents ou Optimhome, le rappellent : l’analyse locale prime. Ce qui vaut à Paris ne s’applique pas forcément à Toulouse ou à une commune rurale. Les délais de vente s’allongent dans la capitale, tandis que certaines zones tendues en province voient la demande résister, mais avec des critères plus stricts.
L’acquéreur doit se montrer attentif. Appuyez-vous sur la note de conjoncture immobilière de l’Insee, examinez les données des notaires et les tendances relayées par les plateformes spécialisées. Gardez un œil sur l’évolution des taux de crédit immobilier, comparez les offres bancaires, et évaluez votre pouvoir d’achat réel. L’achat immobilier n’a rien d’un sprint : il réclame sang-froid, patience et capacité à saisir le bon moment.
Pour le vendeur, il s’agit de revoir ses attentes à la baisse dans de nombreux secteurs. Le fossé se creuse entre le prix affiché et le prix réellement signé, surtout dans les grandes villes. Dossier complet, performance énergétique et qualité du bien deviennent des atouts majeurs pour se démarquer sur un marché plus exigeant.
L’investisseur, lui, devra affiner son approche : analyse rigoureuse des délais de vente, étude du rendement locatif net, prise en compte des évolutions fiscales et des contraintes réglementaires. Les opportunités sont là, mais elles réclament plus que jamais discernement et connaissance du terrain.
L’immobilier n’a rien perdu de sa capacité à surprendre. Entre rebonds inattendus et mouvements de fond, ceux qui sauront lire entre les lignes façonneront le visage du marché de demain.

